Collectivités et monnaie locale : il est temps de lancer la dynamique !

Dans un contexte de crises multiples, les monnaies locales peuvent être un véritable levier pour agir de façon transverse sur tous les enjeux de notre époque : économiques, sociaux, écologiques, démocratiques. Dans cette lettre ouverte, Moneko appelle les candidat·es aux municipales à s'emparer de cet outil au service de leur territoire.
3 novembre 2025 par
Aline BARRAULT (Coordinatrice)

En cinq ans, les flux d’échange en Moneko Moneko ont été multipliés par plus de cinq, faisant d’elle la deuxième monnaie locale de France à dépasser le seuil du million d’unités de monnaie locale échangés sur douze mois. Aujourd’hui, Moneko rassemble 230 adhérent·es professionnels, environ 1000 particulier·es, et son association porteuse compte 4 salarié·es. Et 2025 sera probablement l'année d'un nouveau record de transactions...!

La Ville de Nantes et sa Métropole sont depuis plusieurs années, en soutien de la dynamique. Mais un tel projet ne peut fonctionner qu’en intégrant les autres communes du département. En plus d’être au service de chaque collectivité, la monnaie peut être un formidable vecteur de coopération inter-territoriale !

Comment soutenir la monnaie locale en tant que collectivité ?

Pour changer d’échelle et renforcer son impact, Moneko a aujourd’hui besoin de l’appui concret des collectivités locales du département. Si elle a franchi une étape importante en devenant la deuxième monnaie locale de France à dépasser le million de monekos échangés en un an — suivant ainsi les traces de l’Eusko — elle reste loin derrière cette dernière en matière de soutien public : la monnaie basque peut compter sur l’engagement de plus de quarante collectivités adhérentes ! En Loire-Atlantique aussi, il est donc temps d’ouvrir cette dynamique. Pour cela, les collectivités peuvent mobiliser plusieurs leviers :

1. Adhérer et soutenir financièrement l'association

L'adhésion au projet associatif et le versement de la cotisation annuelle (selon la taille de la collectivité) permet d’utiliser la monnaie locale et de contribuer au modèle économique du projet. Cette adhésion peut alors être l'occasion de lancer des collaborations plus opérationnelles pour développer Moneko sur le territoire. Selon le montant de l'adhésion, du temps de travail salarié pourra être spécifiquement dédié au développement de la monnaie sur le territoire.

2. Soutenir le développement de postes territoriaux

L'association MLC44 vise, à terme, la présence de salariés sur chaque partie du département. L'idée : être au plus près des enjeux et acteurs locaux, et faire entrer dans la démarche des adhérent·es particuliers, professionnels, bénévoles et collectivités, et animer la circulation de la monnaie locale sur place.

Ces postes peuvent, par exemple, être dans un premier temps financés par les EPCI, puis progressivement (après 3 à 4 années) auto-financés par l'association grâce aux nouvelles adhésions.

3. Faire circuler Moneko via ses propres recettes et dépenses

Les collectivités peuvent elles-mêmes agir comme un levier de mise en circulation de Moneko. La monnaie locale peut être proposée pour encaisser des recettes dans les piscines, bibliothèques, musées ou cantines. Bien qu’elle ne puisse réutiliser directement la monnaie (nécessité de reconversion en euro pour dépôt des fonds au Trésor), elle donne ainsi une belle visibilité et légitimité à la monnaie.

La collectivité peut aussi utiliser Moneko pour régler ses créances (primes ou salaires de ses agent·es, indemnités des élu·es -comme c’est le cas à Nantes- subventions, les factures de ses fournisseurs, etc) via la mise en place de mandats d’encaissements par les créanciers à l’association MLC44 (Article 1984 du code civil).

Les Délégations de Service Public (DSP) peuvent adhérer et utiliser simplement Moneko comme tout professionnel. À Nantes, il est possible de régler en Moneko différents lieux du Voyage à Nantes, la Cité des Congrés, ou encore ses titres de transports à l'espace Naolib.

4. Faire de Moneko un outil des politiques publiques

Moneko peut servir d'outil monétaire à certaines politiques sociales et environnementales, comme celle de la Caisse Commune Alimentaire. Des projets d’expérimentation de revenu de base peuvent également reposer sur la monnaie locale.

La monnaie locale peut être un outil permettant aux collectivités de flécher la consommation locale sur les biens et services du territoire, selon les intentions de ses politiques publiques. Exemple : Le CCAS de Grenoble donne un complément de 20 Cairns d’allocation. D'autres idées restent à imaginer et à construire !

5. Aider au développement du réseau et du projet

La collectivité peut faciliter la mise en relation avec des acteur·ices du territoire, faire de l'aide en ingénierie ou s'affirmer comme un soutien institutionnel. La collectivité peut aussi faciliter la présence de Moneko à des événements importants. Elle peut enfin communiquer, aussi bien auprès de ses agent·e et élue·es qu'auprès des citoyen·nes de son territoire pour valoriser Moneko. 

Un outil de transition et de résilience des territoires

En fléchant la consommation vers les membres du réseau, Moneko permet d’assurer que la richesse circule localement et au sein d’une économie vertueuse et plus résiliente.

25 à 55%
De richesse supplémentaire créée sur le territoire par un paiement en monnaie locale par rapport à un paiement en euro.
Les entreprises utilisant la monnaie locale voient leur chiffre d'affaires augmenter davantage que celles qui ne l'utilisent pas.
Source : Thèse d’Oriane Lafuente Sampetrio

80%
De membres professionnels d'une monnaie locale ont recommandé un autre membre du réseau.
84% ont fait évolué leurs pratiques pour alléger leur impact environnemental.
Source : Étude d’impact du Mouvement Sol

48%
Des utilisateur·ices de monnaie locale ont augmenté leur consommation de produits locaux,
37% leur consommation de produits bio.
69% se rendent moins qu'avant en grande surface.
Source : Étude d’impact du Mouvement Sol

Au cœur du projet associatif de MLC44 se trouve un territoire : la Loire-Atlantique. Car c’est bien à l’échelle départementale que nous pouvons espérer tisser un maillage cohérent entre zones urbaines, périurbaines et rurales. Ainsi, Moneko vise à aller au-delà des commerces des centres urbains pour inclure bien davantage des industries, des services, des collectivités et des producteur·ices.


L'association porteuse de Moneko poursuit déjà cet objectif, notamment via son projet “alimentation-agriculture durable”, soutenu jusqu’en 2026 par l’ADEME. L’association s’emploie à faire remonter la circulation monétaire des épiceries et restaurateurs jusqu’aux paysans, en passant par les intermédiaires. Moneko a par ailleurs été sélectionné pour être l’outil monétaire des deux expérimentations locales de sécurité sociale de l’alimentation.



Consulter la lettre en PDF :

Lettre ouverte aux candidat·es aux élections municipales

Informations et contacts :

Aline Barrault - Coordinatrice de MLC44 - Moneko
📱 07 83 66 86 95coordination@moneko.org📧

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