A la rencontre du Jardin de la métairie d’Ardennes

Le Jardin de la Métairie d’Ardennes, c’est deux frères, Frédéric et David. Situés à Sainte-Pazanne, ils sont récemment entrés dans le réseau Moneko. Nous avons été à leur rencontre pour découvrir leur univers ! Frédéric et David nous ont accueillis dans leur ferme, où ils produisent des légumes de saison BIO. 

Où retrouvez leurs productions (et régler en moneko !) ? 

Tous les produits de la ferme sont issus de l’Agriculture Biologique et commercialisés en vente directe, sur les marchés et dans des points de vente collectifs du réseau Terroirs44 : Au magasin de producteurs de la Ranjonnière à bouguenais, au marché Paysan de l’Île le mardi de 16h à 19h au Solilab, sur l’Île de Nantes et en vente à la Chèvrerie de la Métairie d’Ardennes le samedi de 10h à 12h.

Quels sont les principes du bio ?

Des rotations et de l’engrais vert ! Frédéric nous explique qu’il n’utilise jamais ses 3 hectares entièrement car il y a des moments de repos. C’est le grand principe du bio : la rotation. C’est-à-dire casser le cycle en faisant une autre culture complètement différente. Cette année, ce sera des tomates et l’année suivante ce sera des courgettes, c’est divers.

"On ne se lasse pas du paysage. En hiver quand la rivière déborde, c’est un vrai lac en face, c’est chouette ! En face c’est Saint-Mars-De-Coutais, ils ont des marais inondable, nous pas du tout, c’est l’avantage. "

Frédéric et David utilisent beaucoup de bâches plastiques car c’est la meilleure technique pour chauffer le sol et limiter le désherbage. Il faudrait avoir une énorme quantité de foin, le foin garde la fraîcheur l’été mais ne réchauffe pas le sol en hiver. La patate douce, par exemple, est plantée sous le plastique noir : la terre gagne en chaleur ! Sans gros travail mécanique, le sol est donc propre grâce aux bâches. C’est une petite ferme mais à un stade mécanisé quand même.

"La serre garantit une certaine gamme d’hiver et de printemps ! celui qui n’a pas de serre ça peut être rock’n’roll en terme de ce que tu vas vendre au mois de janvier, février …"

On enchaîne la visite avec le melon, les courgettes, “un jour j’ai fait un lot de fleurs de courges pour un restaurateur”Au fond il y a des céréales et du sarrasin donc il n’y a pas de légumes dans ce carré cette année. Chaque année, ça change. 

Continuons avec les légumes primeurs : salades, fenouils, radis (on n’en fait plus en été, mais là c’était un temps d’automne).

Que faites-vous quand vous avez trop de productions ?

Pendant une époque, j’ai travaillé avec l’association Rebond. Issus du réseau de glanage nantais, il viennent collectés sur place. On les appelle et on leur dit qu’ils peuvent venir chercher 400 salades. On a de la perte, mais c’est de la matière organique, recyclée sur place, ce n’est pas la plus grave des pertes. Les pertes sont anecdotiques sur l’année. Les haricots verts pour l’été, les courges, potimarron, butternut, les saisons qui paient son automne-hiver. Les légumes d’été sont les tomates, les poivrons…

Qu’est ce qu’une bonne terre ?

La terre est bonne quand y’a peu d’argile, que c’est mono sableux, ça se réchauffe vite. Il faut une terre légère et riche en matière organique.

Qu’est-ce qui est le plus important dans ton métier ?

Frédéric nous raconte que c’est au fil de ses premières saisons qu’il s’est aperçu que le plus important c’est de gérer le temps et l’espace.

"On est tout le temps en train de penser à des calendriers. Qu’est ce que je mets ? quand? pour l’avoir quand? Combien de temps va durer la culture ? c’est la gestion du temps.

Et puis : la gestion de l’espace. Où est-ce que je mets ? combien faut-il de poireaux cette année ? quelle surface ils vont prendre ? C’est des mathématiques."

Tu es formé en maraîchage ?

Oui, j’ai du mal à être autodidacte, il faut que je me forme à chaque fois. Contrairement à beaucoup de maraîcher convertis qui ont changé radicalement de métier, j’ai une formation de base agricole : Un Bac techno agricole, un BTS agricole en élevage et un Certificat de spécialisation conduite d’un élevage caprin, ce qui m’a permis d’être salarié et d’avoir de l’expérience.
Après quand j’ai voulu changer de production j’ai refait un BPREA maraîchage. Je suis convaincu par ce métier depuis longtemps mais j’ai mis un peu de temps à trouver ma production, celle dans laquelle je voulais m’installer.
Le maraîchage à l’époque me paraissait plus accessible en termes d’investissement, et ça reste vrai, ce n’est pas des volumes d’investissement aussi énormes qu’en élevage. Le maraîchage est plus souple quand tu es tout seul et que tu n’as pas d’élevage. Par exemple, si tu as bien travaillé la semaine tu ne viens pas le week-end.  

Pourquoi être installé ici ?
Frédéric s’est lancé en 2010 et son frère David l’a rejoint en 2018. Pendant 7 ans Frédéric a été salarié à la Chèvrerie, quand il a décidé d’arrêter de travailler chez eux, c’était pour se lancer dans le maraîchage. Il leur a demandé s’ils pouvaient accueillir son projet, s’ils avaient quelques hectares pour lui ! Dans cette parcelle il y a une ancienne cabane d’irrigation, la parcelle est exposée sud, c’est bonne terre, tout a concouru pour qu’il s’installe ici. 

"C’est d’abord des raisons humaines et puis après des raisons agronomiques. Moi je suis un enfant du coin, pas issu de famille agricole, mais on est des ruraux."


Est-ce qu’il y a des échanges entre maraîcher ?

Oui, on l’a beaucoup fait au début parce qu’on était nombreux à s’installer seul donc on s’est beaucoup entre-aidé et la plupart sont devenus associés ou salariés donc il y a moins d’entraide réelle sur le terrain. Avant, on allait les uns chez les autres parce qu’on était tout seul et récemment installé. Maintenant, moins, mais c’est bon signe, c’est que tout le monde est bien installé. On a toujours des échanges par mail, on a un groupe mais on prend pas assez le temps de partager nos astuces et techniques. On a un super réseau mais on a pas le temps de l’utiliser autant qu’on le voudrait.

Que penses-tu du maraîchage industriel ?

Le maraîchage industriel dégrade le paysage, problème d’érosion des terres, nous on prouve qu’on peut produire des bons légumes, produire suffisamment et créer de l’emploi sur des fermes qui ne dénaturent pas. 

"Nous on a rien touché, c’était une parcelle en prairie, hop t’arrive, on ne touche pas les haies, on ne remblaye pas. C’est l’agriculture paysanne version maraîchage."


Pourquoi être entrés dans le réseau Moneko ?

On a connu la monnaie locale par nos réseaux et nos points de vente. C’est-à-dire le marché du Solilab à Nantes, en lien avec les Ecossolies et Terroir 44 et le magasin de la Ranjonnière qui est un collectif de producteurs à Bouguenais.

J’ai découvert le Retz’l à sa création en 2013, il était beaucoup utilisé à la Ranjonnière, mais je n’avais pas franchi le pas de le prendre en tant que maraîcher, comme beaucoup au début, je me suis dit que ça allait être compliqué. 

"Et puis on a adhéré car on voit que Moneko est bien utilisé au Solilab, c’est connu, ça commence à prendre. Notre activité dépend des circuits courts, et la monnaie locale est dans la même logique, c’est un outil supplémentaire qui va stimuler les gens à dire se “bah ouais je vais dépenser mon argent ici plutôt que la ! ”

Plutôt billets ou plutôt numérique ?

On a plutôt eu des billets, pour le moment. J’ai remarqué que quelqu’un qui paye en moneko va interroger les gens autour … Donc ça a un impact positif !

Merci à Frédéric et David de nous avoir reçu dans leur Jardin de la Métairie d’Ardennes à Sainte-Pazanne !
Retrouvez-les sur leur page facebook.

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